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L’école des aventuriers (partie 54)

« Ferme la porte à clé Azzurro s’il te plaît. fit Conduttore.
– Je doute que ça empêche le son de sortir, mais bon. » répondit Azzurro en mettant le loquet. Il se retourna et vit qu’il était seul avec le directeur. « Les autres ne devaient pas être là ? demanda Azzurro.
– Disons que je préfère écouter les avis des uns et des autres avant de me prononcer sur la chose à faire.
– Il faut dire que c’est une surprise d’apprendre que Kuro est « vivant ». Rouge m’a dit qu’il avait commandé un tableau pour lui. Je suis curieux de voir le résultat.
– J’ai vu les projets, l’artiste a dit qu’il nous laissez le choix. » Conduttore tendit des croquis à Azzurro. « Tu en penses quoi ?
– Peu m’importe. Mais bon je pense que le plus simple est le mieux. Même si au vu des croquis je sais qui est chargé du tableau. Le genre de trucs qui ferait fureur à Artès.
– J’étais plus d’humeur à le mettre dans les profondeurs de l’école. Et je doute que je puisse dire à la police. « Hé, vous savez le gars que vous avez retrouvé mort la dernière fois, bah il est coincé dans un tableau. »
– Je crois qu’ils vont te rire au nez si tu fais ça. Y n’empêche, j’aimerais bien discuter avec lui, comprendre ce qui s’est passé depuis tout ce temps. Mais bon pour l’instant il faut le laisser aux spécialiste. J’attendrai. » Azzurro se tourna et se déplaça vers la porte d’entrée. « Si c’est tout ce que tu voulais me demander, j’ai à faire. » Il ouvrit la porte et vit que Geld était derrière. « Tiens Geld, ça faisait longtemps.
– Environ dix-huit heures. soupira t-elle.
– Toujours aussi froide. » conclut Azzurro avant de sortir. Geld prit sa place. « C’est moi où Azzurro est sur les nerfs ?
– Disons qu’il pensait que la page était tournée, c’est un peu difficile pour lui. » Geld ferma la porte et s’assit devant le bureau de Conduttore.

« Rouge m’a prévenu, donc je suis au courant de détails que d’autres enseignants ignorent. Alors je vais pas te donner mon avis vu qu’il ne sera pas neutre. Après tout ça concerne l’un de mes anciens élèves. D’ailleurs tu sais ce que deviens son clone ?
– De ce que j’en sais, il est à Artès avec celui qui avait des oreilles de chats. Mais je n’en sais pas plus que ça. Ça va faire deux ans, je ne connais pas tous les faits et gestes de mes anciens élèves. En plus de ça j’ai la pression des institutions qui trouvent mes méthodes un peu violentes.
– Avec la volonté de fermer l’établissement je suppose.
– Tu as tout compris. Il faut dire que nos jours le terme « aventurier » ne veut plus rien dire avec toutes les avancées technologiques. Et la plupart de nos élèves finissent par faire des métiers normaux et ne partent jamais à l’aventure. Je suppose qu’il va falloir que je me rende à l’évidence. » Conduttore poussa un soupir. « Je vais peut-être prendre ma retraite. Ou partir à l’aventure, je suis las de tout ça. » Il fixa Geld. « Est-ce que tu veux devenir la nouvelle directrice ?
– Pardon ? répondit Geld bouche bée.
– Je sais que c’est un peu précipité, mais ça fait déjà un moment que ça me trotte. Enfin tu as le temps de réfléchir. » Geld resta de marbre. « Sache que tu n’es pas obligée d’accepter, j’ai d’autres candidats potentiels. Mais bon il est probable que l’école devienne une école normalement avec peut-être une session spéciale, ça sera toujours plus facile à gérer que le merdier actuel. » Il marqua une pause. « Peut-être n’aurais-je jamais dû ouvrir cette école. » Geld ne répondit toujours rien. « Je vais y aller, j’ai des cours à préparer. » fit-elle avant de sortir.

Quelques minutes plus tard, Conduttore finit par sortir de son bureau. Rouge l’attendait à la sortie. « Je me disais bien que tu étais dans les parages. fit Conduttore. Même si tu n’es plus enseignant ici.
– Je venais juste aux nouvelles.
– Rien n’a été décidé. Tout le monde botte en touche, ce qui n’est pas une surprise vu le dossier. Et je pense que tout le monde veut tourner la page. Alors il est probable que je mette le mette dans les sous-sols. Je peux compter sur toi pour nous imaginer un truc inviolable. » Rouge éclata de rire. « Je doute que ce soit possible. Tous les fois où j’ai imaginer des trucs, deux heures après Azzurro était passé outre. Et puis il vaut mieux que je reste en dehors de tout ça. En tout cas je vais retourner voir Romain pour la commande, je crois qu’il a prévu de faire les trois tableaux de toutes façons. » Rouge s’éloigna pendant que Conduttore se dirigea vers la cour vide. « Bon, il va falloir que je réfléchisse à un nouveau plan de l’établissement. Je n’y ai pas touché depuis qu’on a ajouté les dortoirs. » Il fixa un coin de l’école. « Le pire c’est qu’ils ne sont plus utilisés. » Il ferma son poing gauche sur l’un des dortoirs qui disparu dans la paume de sa main. « Création et destruction. Quel pouvoir à la con sérieusement. » Il continua à tout détruire jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le bâtiment principal. À partir de là, il commença à reconstruire de nouveaux bâtiments avec sa main droite. « Ça ira comme ça je suppose. Et c’est peut-être mieux ainsi. » Il tourna les talons, retourna dans son bureau et pris ses affaires avant de quitter l’établissement.

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Le chat du tableau

La pluie tombait abondamment, couplée au vent glacial et à la nuit qui tombait tôt en ces soirées de novembre. Certains élèves se dépêchaient de rentrer chez eux, d’autres s’abritaient le temps d’un instant sous les porches des maisons. Un vieil antiquaire s’approcha de sa porte quand il vit un garçon débouler. Sans réfléchir, il lui ouvrit la porte. « Rentre. » fit-il. Le garçon semblait mal à l’aise. « Ne t’en fais pas, je vais pas te forcer à acheter quelque chose. » fit le vieil homme en riant. Le garçon rentra, l’air gêné. Il regarda tout autour de lui puis commença à faire le tour. « Tu devrais déposer ton sac. » fit l’antiquaire en indiquant un coin du doigt. Le garçon s’exécuta et déposa son sac. Il continua de regarder à droite à gauche jusqu’à arriver devant un train miniature. L’antiquaire s’approcha et le mit en route. « C’est un vieux jouet, mais il fonctionne toujours. On faisait des bons trucs à l’époque.
– Ça coûte cher ? » demanda soudainement le garçon. Le vieil homme fut surpris de l’entendre parler. « Malheureusement, oui, mais c’est pareil pour les nouveaux. Entre le train, les wagons, les rails et les décors tout autour, ça peut monter très vite à des sommes folles. » Le garçon resta de nouveau muet pendant qu’il regardait le train faire des tours, comme s’il était hypnotisé. Le vieil homme retourna à son comptoir et vit rapidement que le garçon se dirigeait vers lui. « Ça vous dérange si je fais mes devoirs ici ? demanda le garçon.
– Il n’y a pas de soucis. » répondit l’antiquaire. Il regarda le temps qu’il faisait à l’extérieur. « La pluie n’a pas l’air de s’arrêter. Mais tu devrais au moins prévenir tes parents pour qu’ils ne s’inquiètent pas. » Le garçon se saisit de son téléphone, envoya un message puis le rangea aussi vite. « Ma mère ne rentre que vers les dix-sept heures et demi. » fit le garçon avant de sortir ses affaires sous le regard perplexe de l’antiquaire. Chacun vaqua à ses occupations jusqu’à ce que la pluie cesse. « Je ferai mieux de rentrer. » fit le garçon avant de ranger le garçon puis de ranger ses affaires. Il salua son hôte puis sortit sans ajouter un mot.

Le vieil homme fut surpris de revoir le jeune homme le lendemain, même si comme la météo était mauvaise comme la veille. « Bonjour. fit le garçon en entrant.
– Bonjour, je ne m’attendais à te revoir. répondit l’antiquaire.
– Ma mère m’a dit de venir vous remercier pour l’accueil. » ajouta le garçon. Il semblait embarrassé. « Désolé. » ajouta t-il. Le vieil homme éclata de rire. « Tu es vraiment un sacré numéro. » fit-il. Il vit le garçon faire demi-tour et s’approcher de la porte. « Tu peux rester ici si tu veux. ajouta l’antiquaire. De toutes façons il n’y a pas vraiment foule. » Le garçon se tourna vers lui. « Mais vous vendez quand même des trucs ? demanda t-il.
– Ça arrive. Et puis la période de Noël arrive. » Le garçon ne répondit rien et se contenta d’aller s’installer au même endroit que la veille. Il sortit ses affaires et se mit à travailler. L’antiquaire pendant ce temps là continua à vaquer à ses occupations. Quand il revint vers le garçon, celui-ci était en train de dessiner. Il jeta un œil distrait sur son travail. « La vache ! » fit le vieil homme. Le garçon se retourna, interloqué. « Il y a un souci ? demanda le garçon.
– Non, non, c’est juste que tu dessines bien. » Le garçon ne sembla pas y prêter attention. « Tout le monde me dit ça. » répondit-il sèchement, comme s’il était gêné par le compliment. L’antiquaire le regarda désabusé. Il finit par partir dans l’arrière-boutique et revint quelques secondes plus tard, un cadre sous le bras. Le garçon ne sembla guère prêter attention au tableau. « Tu sais que ce n’est pas bien d’ignorer les gens. » fit une voix. Le garçon se redressa et chercha d’où ça venait. « Le tableau patate ! » Il dirigea doucement son regard vers le tableau, il vit un chat qui était en train de se lécher. « Ah bah ça y est ! » continua le chat. Le garçon prit peur, rangea ses affaires en vitesse puis sortit de la boutique à toute allure. « Tu lui as fait peur. protesta le vieil homme.
– C’est pas ma faute ! » protesta le chat tout en continuant de se lécher. Le vieil homme le regarda désabusé.

Le garçon ne revint pas à la boutique le lendemain. Toutefois l’antiquaire l’aperçut plusieurs fois en train de regarder dans la vitrine. Il finit un jour par le surprendre et réussit à le faire rentrer. « Désolé, je ne voulais pas te faire peur. s’excusa l’antiquaire. Faut dire qu’il a la langue bien pendue.
– Je t’entends ! » répondit le chat dans l’arrière boutique. Le vieil homme alla chercher le tableau et le posa sur le comptoir. « Tu sais que tu devrais me mettre au milieu de la boutique, ça attirait le chaland. ajouta le chat.
– Tu vas faire fuir tout le monde, oui ! » répondit sèchement le vieil homme. Le garçon s’approcha et regarda le tableau. « Il y a un souci ? Tu veux voir mes roubignoles ?
– Tu vas arrêter oui ! » pesta l’homme. Il reprit le tableau avec l’intention de le ranger. « Attendez ! » fit le garçon. Il continua à fixer le tableau. « Vous l’avez eu comment ? demanda le garçon.
– Je l’ai eu avec une collection de tableaux. J’avoue que je ne comprends pas moi-même. » Le garçon commença à toucher le chat et fit comme s’il le gratter. « Ah ça fait du bien. » fit le chat en ronronnant. Le garçon continua à le regarder. « Arrête de me fixer comme ça, ça me gêne. » répondit le chat avant de se retourner. « Il faut savoir qu’il a aussi la capacité d’aller dans un tableau adjacent. La dernière fois je l’ai surpris dans un nu.
– T’as qu’à pas avoir ce genre de tableaux vieux pervers ! » Le vieil homme poussa un soupir. « Il est toujours comme ça ? demanda le garçon.
– Toujours. » répondit l’antiquaire. Le garçon se mit à sourire comme si une idée de bêtises venait de lui venir. « J’aime pas ce regard. René, remets-moi dans l’arrière boutique s’il te plaît.
– T’es bien poli pour une fois ? répondit l’antiquaire.
– Désolé, désolé, désolé. » s’excusa le chat. Le garçon éclata de rire. « Vous auriez une toile vierge ? » demanda le garçon. Le vieil homme se mit à réfléchir. « Je pense pas, mais j’ai un ami peintre, il a peut-être ça. Tu n’auras qu’à revenir demain ! » Le garçon fit oui de la tête avant de se lever et de partir. « Et n’oublie pas de faire tes devoirs ! » ajouta le chat.

Le garçon revint le lendemain avec du matériel de peinture, l’antiquaire avait laissé la toile. « Ça te va ? demanda t-il.
– Oui, mais je n’ai que de la gouache. répondit le garçon.
– Alors j’ai ce qu’il te faut. » Il sortit une trousse. « Mon ami m’a donné ça, il m’a dit qu’il ne s’en servait plus vraiment vu qu’il fait de la l’aquarelle maintenant. » Le garçon ouvrit et aperçut de l’acrylique. Sans ajouter un mot, il se mit à dessiner sur la toile. Le vieil homme le laissa faire et retourna à ses occupations. « Ça va prendre plus de temps que je ne l’avais prévu. » fit le garçon au bout de deux heures. L’antiquaire observa son travail. « Je me suis dit que le chat serait plus content s’il avait un bon environnement.
– Montrez-moi. fit le chat dans l’arrière-boutique.
– C’est pas encore fini, soit patient ! » Le garçon se leva. « Il faut que je rentre, j’ai encore mes devoirs à faire. » Il salua l’antiquaire puis sortit. Il fallut une semaine entière au garçon pour finir le tableau. « Et voilà c’est fini ! » fit-il fièrement. L’antiquaire regarda le tableau. « Je pense que ça devrait lui plaire. » Il alla dans l’arrière-boutique et ramena le chat puis le posa à côté du tableau. Ni une, ni deux, le chat se déplaça dans le tableau voisin. « C’est Chasar Palace ici ! fit le chat en voyant un grand lit sur lequel il ne tarda pas à s’allonger. « Croyez-moi ou non, c’est confortable. » Il finit par s’endormir. Le garçon se tourna vers le tableau que le chat avait quitté. « Je me demande ce qui se passerait si je dessinais quelque chose dessus. Est-ce que ça prendrait vie ? » L’antiquaire réfléchit. « Le seul moyen de le savoir serait d’essayer, mais il y a trop de risques. » Ils regardèrent le chat qui était en train de dormir. « Hé, oh ! » fit le garçon. Ils n’eurent pas de réponse. Le garçon tapa sur le chat, mais il ne réagit pas. Le garçon commença à paniquer. « Vous croyez qu’ils est mort ? demanda le garçon au bord des larmes.
– Arrête de geindre, il y en a qui essaye de pioncer tranquille ! » Ils se regardèrent tous les deux. « Je crois que je vais le remettre dans l’arrière-boutique. » fit l’antiquaire. « Au fait, je ne t’ai jamais demandé ton nom ?
– Moi c’est Vincent. Mais bon je vais pas vous appeler par votre prénom, ça serait impoli. Quoiqu’il en soit, il faut que je rentre.
– Fais attention en rentrant ! fit le chat.
– Je pensais que tu dormais. répondit Vincent.
– Vous faites trop de boucans, je peux pas ! » Ils éclatèrent tous les deux de rire.

Vincent continua à venir de temps en temps à la boutique. « Alors, tu as demandé quoi pour Noël ? demanda le propriétaire.
– Et tu m’offres quoi pour Noël ? ajouta le chat dans l’arrière-boutique.
– Il est toujours aussi bruyant à ce que j’entends. » répondit Vincent. L’antiquaire fit oui de la tête avant d’aller chercher le tableau. « Au fait, comment tu as fait pour te retrouver dans un tableau ? demanda Vincent.
– C’est vrai que tu ne m’as jamais expliqué comment tu as fait pour en arriver là. ajouta le propriétaire.
– Parce que tu me l’as jamais demandé ! » répondit le chat en se grattant. « Laissez-moi réfléchir un peu, ça fait déjà un bout de temps. Cent cinquante ou deux cents ans, je sais plus.
– Deux cents ans ? s’exclama Vincent.
– Quelque chose dans le genre. Je me souviens juste d’une femme et… » Des frissons firent s’hérisser les poils du chat. « Il y avait un chat. Mort. Je me souviens qu’elle touchait la toile du doigt. Puis elle est partie avec le chat. Puis tu as des brigands qui ont emporté le tableau.
– C’est pour ça que t’es aussi vulgaire. fit l’antiquaire.
– Et encore, tu m’aurais entendu à l’époque. Les oreilles chastes du gamin n’auraient pas apprécié. » Il marqua une pause. « Quoiqu’il en soit, les brigands ont réussi à vendre le tableau à un bourgeois amateur de tableaux, puis il a fini par mourir et les tableaux ont été rangé dans un coin. Jusqu’à ce que tu me trouves René.
– Mais t’avais pas bougé jusque là ? demanda Vincent.
– De temps en temps, les gens ne font pas toujours attention. Par contre j’ai pas résister quand René a voulu nettoyer le tableau, j’ai éternué.
– Et moi comme un idiot, je t’ai répondu « à vos souhaits ». fit l’antiquaire.
– Oui, c’est vrai. Et voilà comment je me suis retrouvé ici devant vos yeux ébahis.
– L’explication n’est pas très logique, mais je suppose que ça sera toujours mieux que rien. » Vincent se mit à gratter le chat « J’aime quand tu fais ça… » fit le chat en ronronnant. « Prends-moi chez toi ! J’ai pas besoin de litière ! » Vincent réfléchit. « Je crois que ma mère ferait un malaise en te voyant. Et puis tu as déjà un propriétaire. » Le chat se tourna vers l’antiquaire et vit un petit rictus. « Je voulais pas te froisser René, le prends pas comme ça, c’est juste qu’il me gratte divinement bien. » Le vieil homme se tourna vers Vincent. « Tu pourrais pas peindre un décor sinistre pour ce chenapan ?
– Non, je ne bougerai pas de ce tableau ! » protesta le chat avant d’aller se cacher sous le lit sous les rires des deux humains.

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Le contrat

Malgré le soleil de ce mois de novembre, le froid était là pour rappeler que l’hiver allait bientôt arriver. Un homme vêtu d’un costard arriva devant une maison à l’apparence triste, marquée par le temps. Le vent ne semblait toutefois pas le gêner et il avança tranquillement dans l’allée jusqu’à arriver à la sonnette qu’il pressa. La réponse du résidant des lieux fut longue, mais il finit par ouvrir la porte. « Bonjour Monsieur. » fit l’homme en costard. Il vit la porte se refermer devant ses yeux. « Allez vous faire foutre ! » entendit-il. Il resonna comme si de rien n’était. Cette fois ci personne n’ouvrit. « Je souhaitais juste vous donner une missive. » fit l’homme en costard. « Je vous la déposerai dans boîte postale, veuillez en prendre connaissance. » Il se dirigea vers la boîte aux lettres, y déposa la lettre puis partit. De la fenêtre, la femme qui vivait dans la maison le vit partir. « C’est encore une pub à la con. » fit son mari. Il se tourna vers elle. « Va la chercher si tu veux. » Elle ne lui répondit rien et sortit chercher la lettre. Quand elle rentra, elle était blanche comme un linge. « Qu’est-ce qui se passe ? demanda son mari.
– « Demain, à dix-huit heures, je viendrai prendre votre âme. Veuillez prendre les dispositions nécessaires concernant notamment votre testament. » » lut sa femme. Ils se regardèrent tous les deux. « Mieux vaut appeler les flics. » fit la femme. Elle se dirigea vers son téléphone, mais elle n’eut aucune tonalité. « C’est une blague ? » Elle constata rapidement que son téléphone n’avait pas de réseau et qu’internet avait été coupé. « Je vais voir chez les voisins ! » fit elle avant de se diriger vers la porte d’entrée. Malheureusement pour elle, celle ci était verrouillée comme les fenêtres de la maison. « C’est une blague, il doit bien y avoir un moyen de sortir d’ici. » fit le mari. Ils cherchèrent un bon moment avant de finalement abandonner. « Ça doit être un cauchemar. » fit la femme. Son mari la regarda. « J’ai peur que non. » Ils cherchèrent en vain une solution mais ils ne la trouvèrent pas plus que le sommeil cette nuit là.

Le lendemain, ils essayèrent de nouveaux de s’évader, mais il n’y avait aucune issue. Le temps passa rapidement, et vers les dix-sept heures trente, ils entendirent la sonnette. « Va ouvrir. » fit le mari à sa femme. Celle ci lui envoya un regard haineux. Elle alla ouvrir doucement la pente et elle vit l’homme de la veille. « Bonsoir. Je vous prie de m’excuser de vous avoir enfermé, mais je me devais de m’assurer que votre mari n’échappe à son destin. » La femme tenta de refermer la porte mais l’homme l’ouvrir sans la moindre difficulté et se dirigea vers le mari. « Bonsoir Monsieur. J’espère que vous avez pris les dispositions nécessaires. » Il vit que le mari le tenait en joue avec un fusil. « Sortez de chez moi ou je vous bute. » fit-il. L’homme en costard le regarda d’un air dépité. « Monsieur, me menacer avec une arme non chargée ne sert à rien. » Le mari retourna l’arme et tenta de le frapper avec la crosse. Mais l’homme en costard le bloqua aisément. « Monsieur, il vous reste moins d’une demi-heure à vivre, veuillez savourer l’instant je vous prie. » La femme le fixa. « Mais pourquoi vous devez tuer mon mari ? demanda t-elle.
– Votre mari a fait l’objet d’un contrat.
– C’est quoi cette histoire ? fit le mari.
– Monsieur, je pense que vous savez pertinemment quelles raisons ont poussé quelqu’un à vouloir votre mort. » Le mari le fixa mais ne dit rien. Pendant ce temps là l’homme en costard s’assit dans un coin et fixa l’horloge. » Tous les trois restèrent silencieux jusqu’à ce que l’homme en costard finissent par se lever. « Dans une minute, Monsieur, vous mourez. » fit-il. Le mari se lança sur lui et tenta de le frapper, mais tous les coups furent soit esquivés, soit parés. L’homme en costard le fixa. « Veuillez ne pas bouger Madame, je ne voudrais pas vous blesser. » Cependant la femme se mit entre les deux. « S’il vous plaît, ne le tuez pas ! implora t-elle.
– Veuillez vous écarter Madame. » répondit l’homme en costard en s’approchant. Il écarta la femme et s’approcha du mari. Au moment où le premier coup de dix-huit heures sonna, l’homme en costard toucha le mari et celui-ci tomba au sol, devant le regarda affolée de sa femme. L’homme en costard sortit sans ajouter un mot de plus.

Une ambulance arriva quelques minutes plus tard avec la police, mais les ambulanciers ne purent que constater la mort du mari. « Votre mari a fait une crise cardiaque Madame.
– Ce n’est pas possible, il y avait un homme, il a dit qu’il allait le tuer. Et maintenant il est mort. s’étouffa la femme.
– Madame, je comprends que vous soyez sous le choc, mais votre mari est mort sans intervention extérieur. Il vaudrait mieux que nous vous conduisions à l’hôpital.
– Je n’ai pas rêvé, je l’ai vu de mes yeux vu. Regardez, j’ai même pris une photo ! » Elle montra une photo de son portable à un policier. « Madame, il n’y a personne sur cette photo. » Elle la regarda et constata qu’effectivement, il n’y avait rien dessus. Elle tomba à la renverse. Les ambulanciers la rattrapèrent et l’emmenèrent dans l’ambulance. « Je ne suis pas folle, je ne suis pas folle ! » fit-elle. L’ambulance puis la police partirent laissant la maison vide. L’homme en costard réapparut quelques secondes après et sortit son portable. « Bonjour Monsieur. Je souhaitais vous dire que le contrat a été exécuté et que j’attends votre virement. Je vous souhaite une bonne fin de journée. » Il raccrocha et contempla la maison vide quelques instants avant de partir comme si de rien n’était.

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L’école des aventuriers (partie 53)

Maxence entra dans l’atelier, des toiles étaient entassées dans tous les coins. Il se dirigea discrètement dans un coin où son ancien camarade était en train de peindre. « Je savais pas que tu t’étais mis à la peinture. » fit-il. Son interlocuteur sursauta avant de se retourner. « Maxence, c’est toi, ça fait longtemps ! fit Romain
– Oui, plus de deux ans. Je savais même pas que tu travaillais pour l’école maintenant.
– Ça va faire six mois. Mais ce n’est qu’un mi temps. Je m’occupe principalement des élèves dont les compétences tournent autour de l’art. Mais bon c’est surtout des rôles de soutien.
– Tu sais, ça va faire des lustres que je n’ai pas non plus combattu. Je me contente de jouer les détectives à droite à gauche.
– Je suppose que tu es donc venu pour t’occuper de ça. » Romain pointa le doigt vers une boîte. « C’était pas un vase de ce que m’avait dit Rouge.
– C’en est un, je l’ai juste enfermé, parce que… » Romain frissonna. « Je te fais le topo. On m’a envoyé ce vase parce qu’on m’a dit qu’il parlait. Au début, je n’y croyais pas vraiment. J’ai beau créer des choses depuis des années maintenant, je n’ai jamais réussi à créer quelque chose ayant sa propre conscience. Là c’est différent. Et le pire… » Il ouvrit la boîte. « Mais pourquoi tu m’as enfermé Romain. fit une voix provenant du vase.
– Attends, c’est sérieux là. fit Maxence.
– Ah, le deuxième membre du trio est là, c’est une surprise. » Maxence et Romain se regardèrent. « Est-ce que vous nous connaissez ? demanda Maxence.
– Bien sûr que je vous connais ! Après tout, je vous ai bien enquiquiné par le passé.
– Attends, ne me dis pas que. » Maxence prit son téléphone et sortit quelques instants pour passer son coup de fil. Il revint quelques minutes plus tard. « J’ai appelé Rouge. Il arrive. » Il se tourna vers le vase. « Ça fait quoi d’être coincé dans un vase ? demanda Rouge.
– Si j’avais su, j’aurais préféré être dans quelque chose d’autre. Parce que je me sens un peu à l’étroit. répondit le vase. » Romain se tourna vers Maxence. « Est-ce que tu peux m’expliquer ce qui se passe ? demanda Romain.
– Je t’expliquerai quand Rouge arrivera. »

Une trentaine de minutes plus tard, Rouge finit par arriver. « Salut vous deux. fit-il en entrant. Alors où est notre revenant ? » Il s’approcha du vase et commença à l’examiner. « Voilà Rouge maintenant. Je vais finir par voir tout le monde si ça continue.
– Il faudra que tu me dises comment tu fais pour voir les gens en étant un vase Kuro. répondit Rouge.
– Attendez quoi ? fit Romain avant de commencer à reculer.
– Ne t’en fais pas, il ne pourra pas faire grand chose sous cette forme. » répondit Rouge. Romain ne semblait pas d’avantage rassuré.
– Ne t’en fais pas, je vais l’emporter.
– Attends Rouge, tu peux pas me laisser comme ça. protesta Kuro.
– Et pourquoi pas ? » Rouge se mit à réfléchir et regarda autour de lui. « Dis Romain, je peux t’emprunter une toile ?
– Heu… Oui. » Il alla chercher une toile vierge dans un coin et l’apporta. « Attends Rouge, je sais ce que tu veux faire, demande au gamin de peindre.
– Tu as peur de mes talents artistiques ? demanda Rouge.
– Parce que tu en as ? » retoqua Kuro. Rouge poussa un soupir. « Je sais que c’est beaucoup te demander Romain, mais est-ce que tu pourrais peindre quelque chose pour y placer Kuro. Même un truc moche. » Romain se gratta la tête. « Tu as le temps, de toutes façons il est pas à deux ou trois semaines près, et il faut que je trouve quelqu’un pour le déplacer de toutes façons. » Rouge ferma la boîte et emporta le vase. « À la prochaine vous deux ! » Il sortit sans ajouter un mot. « Il est toujours comme ça ? demanda Romain.
– Oui, et encore, tu as de la chance, tu ne le vois pas au quotidien. Sinon tu as des nouvelles de Lucas ?
– Aux dernières nouvelles, il a ouvert son garage et il fait des véhicules qui n’explosent pas.
– Ce qui en soit est une bonne nouvelle.
– Tu devrais aller le voir à l’occasion. Ou on peut se faire une viré tous les trois comme au bon vieux temps. Mais un truc calme.
– Je me doute. Quoiqu’il arrive, appelle moi quand tu auras fini la toile pour Rouge, j’irai la porter moi-même.
– OK, comme tu veux. » répondit Romain avant que Rouge ne sorte.

« Tu sais que c’est pas bien d’écouter aux portes. fit Maxence en voyant Rouge traîner à côté de la porte d’entrée de l’atelier.
– Désolé, déformation professionnelle. Et c’est quoi cette histoire que je suis insupportable ?
– Tu es assez intelligent pour comprendre tout seul. » Ils se mirent en route. « Qu’est-ce que tu vas faire de Kuro ? demanda Maxence.
– J’ai pas encore décidé. Et puis ce n’est pas à moi de le faire. Il va y avoir un conseil qui va décider de son sort. Après tout il est responsable de la mort d’un paquet de personnes. Mais le souci c’est que sur le papier il est mort, alors il ne peut pas être jugé. » Il marqua une pause. « Je comprends même pas comment il a fait pour se foutre dans ce vase. À moins que quelqu’un l’ait mis dedans pour x ou y raison.
– Il suffirait de lui demander. Il doit bien le savoir.
– Je doute qu’il nous donne aussi facilement les détails. Il va certainement chercher à profiter de la situation. Il faut juste s’arranger pour qu’il ne réussisse pas à reprendre le contrôle d’un corps humain. Même si je suis pas sûr qu’il puisse encore le faire. Quoiqu’il en soit, je suis curieux de voir ce que Romain va nous peindre.
– Le connaissant, ça sera pas un truc moche. Même pour quelqu’un qu’il haït probablement du plus profond de son être.
– Si tu le dis. » Rouge se mit à se gratter la tête. « J’ai oublié que je suis censé le rémunérer pour ça.
– Au pire t’auras qu’à lui laisser les clés de ton chalet près du lac.
– Je crois pas qu’il acceptera d’y retourner après ce qui s’est passé la dernière fois.
– C’est pas faux. Je chercherai un truc et t’auras qu’à payer.
– Attends, te connaissant tu vas prendre un truc hors de prix.
– C’est le but. » Rouge soupira. « Tu es vraiment devenu pire que moi.
– Je prends ça pour un compliment. » conclut Maxence.

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L’école des aventuriers (partie 52)

« On a retrouvé la trace de Kuro ? demanda Conduttore.
– Oui. confirma Rouge. Ça fait plusieurs semaine qu’Azzurro est sur le coup en fait. Mais maintenant on en est sûr.
– Du coup on fait quoi ? demanda Giel.
– Rien, absolument rien. » répondit Conduttore. Rouge et Giel le fixèrent. « De toutes façons, tout ça sera bientôt fini.
– Tu sais donc ce que veut Kuro depuis le début. fit Rouge.
– Évidemment.
– Et donc on attend de nouveaux morts, comme s’il n’avait pas déjà tué assez de personnes comme ça ! protesta Giel.
– Il n’y aura plus de morts, crois-moi. En fait, à l’heure où je vous parle, Kuro doit déjà être mort.
– Pardon ? répondirent en cœur Giel et Rouge.
– Vous m’avez bien compris, Kuro est mort. Du moins sont corps.
– Attends, tu veux dire qu’il a transmis son âme à un autre corps ? demanda Rouge. Et tu l’as laissé se en liberté depuis tout ce temps.
– En fait, je n’ai pas vraiment eu le choix. Comment veux-tu que j’explique la mort d’un enfant ?
– Tu veux dire que c’est maintenant l’un de nos élèves. continua Rouge.
– Était. Il a été renvoyé depuis. » Giel se prit la tête dans la main. « Tu ne pouvais pas nous le dire plus tôt ?
– Qu’est-ce que vous auriez fait ? » demanda Conduttore. Un silence pesant s’installa. « Du coup, qui était cet élève. demanda Giel.
– C’est l’un de tes anciens élèves : Sacha.
– Attends, attends, attends. Tu sais qu’il est actuellement avec Romain. fit Rouge.
– Évidemment, c’est moi qui me suis arrangé pour qu’il se retrouve ensemble.
– Mais tu es complètement cinglé ! » cria Giel avant de sortir en claquant la porte. « Tu ne ferais pas ça sans raison. fit Rouge.
– Effectivement, j’avais une bonne raison. Bientôt Kuro sera officiellement mort et on pourra tourner la page. » Rouge resta silencieux un moment. « Azzurro est au courant qu’il est après un faux. » Conduttore fit non de la tête. « Je le préviendrai après coup. D’ailleurs il va falloir que j’y aille. Tu peux venir si tu veux. Mais pas un mot.
– Je ne sais pas si j’ai vraiment le choix.
– C’est vrai. » Ils sortirent tous les deux du bureau.

Après deux heures de voyage en voiture, ils finirent par arriver à Artes et se dirigèrent vers le centre ville. « Vous en avez mis du temps ! pesta Azzurro en les voyant arriver.
– Tu sais que l’école n’est pas à côté Azzurro. » répondit Conduttore. Azzurro fixa Rouge. « Tu n’as pas l’air dans ton assiette, Conduttore conduit si mal que ça ? » Rouge fit un mouvement de main pour seule réponse. « Venons en au fait. Kuro réside à cet hôtel depuis plus de deux mois. Et il n’est pas sorti depuis.
– À croire qu’il voulait fuir une pandémie. » répondit Rouge. Ils s’approchèrent tous les trois puis entrèrent dans l’hôtel. Azzurro se dirigea vers l’accueil puis revint quelques secondes plus tard. « Il est au dernier étage. » Ils prirent l’ascenseur et arrivèrent devant la porte de la chambre. « La vache, ça pue ! pesta Azzurro.
– L’odeur d’un corps en décomposition. » répondit Rouge. Ils ouvrirent la porte. « La vache. pesta Azzurro. T’es pas gêné Rouge ?
– Question d’habitude. » Ils rentrèrent à l’intérieur, les rideaux étaient tirés et la pièce plongée dans l’obscurité. Azzurro alluma la lumière avant de voir le cadavre de Kuro gisant sur le lit. Rouge s’approcha doucement du corps est l’examina. « Ça va faire un bon moment qu’il est mort. Je ne peux pas vous donner la raison toutefois. Il n’y a pas l’air d’y avoir de traces de suicide, ça serait peut-être une mort naturelle.
– À son âge ? Tu plaisantes ? protesta Azzurro.
– Je ne fais que constater. L’autopsie dira ce qu’il en est vraiment. » Azzurro resta muet. « Je sais que tu le poursuivais depuis un moment, et que ça t’énerve de ne pas l’attraper vivant, mais vu son absence d’activé depuis un petit moment, on aurait dû s’en douter. » Azzurro se retourna sans ajouter un mot puis sorti de la chambre. « On ferait mieux d’appeler les autorités. fit Conduttore.
– Je suis d’accord. » répondit Rouge. Il remarqua un carnet sur la table de chevet puis s’en saisit. « On dirait un journal intime. Il s’arrête à il y a un mois et demi environ.
– Et ça dit quoi ?
– « J’abandonne. » Tu parles d’une fin. Je suppose qu’il faudra le lire en détail. » Il le rangea dans sa poche. « On ferait mieux de sortir. fit Conduttore. Je vais finir par vomir. » Ils sortir tous les deux et finir par retourner dans le hall de l’hôtel. « J’en connais quelques uns qui vont être tranquilles maintenant. commenta Azzurro.
– Maxence est déjà au courant, je l’ai prévenu. répondit Rouge.
– C’est vrai que c’est ton petit protégé. » répondit Azzurro. La police vient d’arriver, je suppose que je n’ai plus rien à faire ici, je te laisse t’occuper de tout ça.
– Je vais également y aller, j’ai à faire. » ajouta Conduttore. Rouge poussa un soupir. « Et forcément, c’est moi qui vais devoir m’occuper du sale boulot. »

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Le dîner de dieux

Une sonnette retentit, Odin va ouvrir.
Odin – Salut Zeus, Héra n’est pas avec toi ?
Zeus – Non, elle a pas voulu venir.
Odin – Ça m’étonne d’elle. Elle n’a pas peur que tu la trompes ?
Zeus éclate de rire.
Zeus – Si elle savait que je venais de me taper Isis, elle serait folle de rage.
Ils s’installent tous les deux à table.
Odin – Tu peux pas t’empêcher de la tromper. Sérieusement comment t’ont éduqué tes parents ?
Zeus – Je te rappelle que mon père a essayé de me bouffer.
Odin – Ah oui c’est vrai.
Odin commence à servir du vin.
Zeus – Il vient d’où ?
Odin – Celui-là, c’est Toutatis, un vieux dieu gaulois qui me l’a donné.
Zeus en boit une gorgée.
Zeus – Il est bon en tout cas. Sinon comment ça se passe avec Frigg ?
Odin – Ça va, elle est content que je sois plus souvent à la maison.
Zeus – C’est vrai que maintenant on a nettement moins de travail.
Odin – Dire qu’il fut un temps, on aurait tué pour nous.
Zeus – Les hommes n’ont pas tellement changé en même temps. Juste qu’il se tape dessus pour d’autres que nous.
Odin pousse un soupir.
Odin – Si encore leurs âmes allait vers le Valhalla, mais non, maintenant c’est la dèche. Si il y a une âme par jour, c’est déjà bien.
Zeus – Hadès m’a dit qu’il n’y avait pas foule non plus. Par contre maintenant il passe ses journées à faire du streaming à jouer à un jeu qui porte son nom.
Odin – Au moins il s’occupe comme il peut. J’ai croisé Râ l’autre jour, il tire la gueule. Il devrait plus tarder d’ailleurs.
La sonnette sonne de nouveau et Odin se lève.
Odin – En parlant du loup.

Odin va ouvrir la porte et Râ rentre, la mine déconfite.
Odin – Ça ne va pas Râ ?
Râ – Bof, je me fais chier au boulot.
Ils s’installent tous les deux à table.
Râ – Oh salut, Zeus, ça fait une paie.
Zeus – Oui.
Un long silence s’installe.
Odin – Bon, je vais chercher à manger, parce que sinon.
Odin s’en va dans sa cuisine.
Râ – Tu sais que tout le monde sait que tu t’es tapé Isis ?
Zeus – Les nouvelles vont vites.
Râ – On raconte aussi que ta femme couche avec Horus.
Zeus – en criant – QUOI ?!
Odin accourt de la cuisine.
Odin – Qu’est-ce qui se passe ?
Zeus – Rien, rien. Zeus prend son téléphone et appelle sa femme. Allô Héra, tu vas bien ? Non, je voulais juste savoir si tout allait bien. Ah, t’es en voiture, je te laisse alors. Il range son téléphone.
Râ – Alors ?
Zeus – Elle me trompe.
Râ – Elle te trompe.
Odin – Tu vas faire quoi ?
Zeus réfléchit pendant quelques secondes.
Zeus – Je vais la tromper.
Odin – Ça changera pas de d’habitude.
Zeus – C’est vrai.
Odin retourne à la cuisine et rapporte l’entrée.
Odin – Bien mangeons.

Le téléphone de Râ sonne.
Râ – Allô. Il se lève et se met dans un coin. Je suis chez Odin là. Oui, Zeus est là. Râ jette un œil aux autres convives. T’es sûr que tu veux que je te le passe ? Il revient vers la table et donne le portable à Zeus.
Zeus – Allô. Attends quoi ? T’es enceinte ?! De moi ? T’es sûre ?
Il rend son portable à Râ.
Zeus – Je suis dans la merde.
Odin – Je ne te le fais pas dire.
Râ – Elle voudra peut-être se faire avorter. Et puis t’imagines la gueule du gamin.
Zeus – Je veux même pas imaginer, la mythologie a déjà assez d’horreurs comme ça.
Odin – Je serais plus inquiète pour ta femme. Tu te souviens de ce qui s’est passé avec Hercule.
Zeus – Oh que oui !
Râ – D’ailleurs il devient quoi depuis la fin de ses travaux.
Zeus – Pas grand chose. Il a ouvert une entreprise de BTP sur le mont Olympe.
Odin – Faudrait que tu me donnes son numéro, j’ai quelques travaux à faire.
Zeus sort son portable et il échange le numéro avec Odin.
Odin – Merci. Je l’appellerai demain. Thor me rend complètement marteau en ce moment.
Râ – Qu’est-ce qui se passe ?
Odin – Tu sais qu’il est dans un groupe de superhéros maintenant. Sauf que ça lui est complètement monté à la tête. J’en peux plus.
Zeus – En même temps, ils ont déjà plusieurs siècles, ce ne sont plus des bébés.
Odin – Oui mais quand même. Il pourrait rentrer à la maison de temps en temps, sa mère s’inquiète. Odin pousse un soupir. Ce dîner est vraiment déprimant.
Râ – On est devenu vieux, c’est pour ça.
Zeus – C’est vrai que l’Antiquité c’était il y a longtemps.
Odin – En même temps, vous étiez déjà dépassé à l’époque. J’avais un boulot monstre. Odin frissonne. J’ai failli faire un burn-out à la fin.
Râ – Finalement la retraite, ça a du bon. Même si on se fait chier.
Zeus – Ça vous direz qu’on fasse une sortie à trois, je sais pas, en Floride ou à Copacabana.
Odin – Ça pourrait être une idée. Bien que je ne supporte pas trop la chaleur pour être honnête.
Zeus – Ah merde.
Une sonnerie se fait entendre dans la cuisine.
Odin – Je crois que le poulet est prêt. Odin se lève et se dirige vers la cuisine.

Les trois convives mangent tranquillement quand le téléphone de Zeus se met à sonner.
Zeus – Allô ? Oh Héra. Tu sors de chez le gynéco ? Non rien, je me faisais des films. Attends ? QUOI ? Zeus devient blême.
Odin – Qu’est-ce qui se passe ?
Zeus – en murmurant Héra dit qu’elle est enceinte. Oui, oui à tout à l’heure. Bisous.
Râ – Mes félicitations !
Zeus – Attends Râ, on est pas sûr que ce soit le père. J’ai passé l’âge de changer des couches !
Odin – En plus là tu vas en avoir au moins deux.
Zeus – Orage, ô désespoir, ô quéquette ennemie, qu’ai-je donc fait pour avoir encore des fils ?
Odin – murmurant à Râ Je crois qu’on est en train de le perdre.
Râ – J’aimerais pas être à sa place.
Zeus – Râ, peux-tu me prêter ton portable. Râ tend son portable à Zeus. Allô Isis, c’est au sujet du bébé, est-ce que tu pourrais ? Attends quoi ? Il est déjà né ?! Zeus s’effondre par terre. Râ se lève et ramasse le téléphone en éclatant de rire.
Râ -T’avais raison, il s’est évanoui comme une grosse merde, t’aurais dû voir ça.
La sonnette retentit à nouveau et Râ va ouvrir, Héra rentre.
Héra – Mince, j’arrive trop tard.
Odin – Quelqu’un peut m’expliquer ?
Héra – Ce coureur de jupons aurait dû se douter que je savais pour ses aventures, alors on a voulu lui faire une petite blague avec Isis. Mais je suis arrivée trop tard. Elle s’approche de Zeus et lui donne des coups de pieds. Il s’est vraiment évanoui.
Odin – Puisque tu es là, tu veux manger, le temps qu’il se réveille.
Héra – Je veux bien. Elle s’assoit à table. Mais pourquoi j’ai épousé un mec pareil ?
Râ – Les mystères de la mythologie.
Odin – Y n’empêche, on ne peut pas le laisser par terre
Héra – Je le trouve très bien comme ça. Odin finit par se lever, soulève Zeus et le jette dans le canapé. Un cri de chat se fait entendre.
Odin – Mince, le chat. Il s’approche du canapé et prend son chat.
Râ – Je savais pas que tu avais un chat. Râ se lève et va caresser le chat.
Zeus – Vous pourriez un peu penser à moi. Il se relève et voit Héra. Ah merde, tu es là.
Héra – Je vois que ça te fait plaisir. Odin, je peux t’emprunter ta Gungnir ?
Odin – On va éviter d’en arriver là.
Zeus – Bon, je crois que je vais filer, j’ai une affaire urgente à régler. Il sort à toute vitesse.

Héra – Je ne sais pas quoi faire avec lui.
Râ – Vous n’avez pas envisager de voir un sexologue ?
Héra – Enfin là il faudrait l’émasculer. En tout cas ton poulet est bon Odin.
Odin – Merci. C’est encore un cadeau de Toutatis.
Râ – Ils ont quand même de la chance pour la bouffe les dieux Gaulois.
Odin – Oui, je suis d’accord.
Le téléphone d’Héra se met à sonner.
Héra – Allô ? Ah Isis, j’ai oublié de t’appeler. Oui, il s’est évanoui. Elle éclate de rire. On le laisse mariner encore combien de temps ? OK, appelle moi quand il est arrivé.
Odin – Ça ne va pas trop loin cette histoire ?
Héra – Peut-être. Mais ça fait des siècles que ça dure.
Râ – T’as pas pensé à le quitter ? Vos enfants sont assez vieux pour que vous soyez tranquilles avec ça.
Héra – C’est vrai que c’est une idée. Elle prend son téléphone et envoie un SMS. Voilà, je suis célibataire.
Odin – Tu viens de larguer Zeus par SMS ?
Héra – Bah oui. Faut vivre avec son époque.
Râ – Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment une chose à faire.
On entend les bruits de quelqu’un qui court et Zeus ouvre la porte avec fracas.
Zeus – en criant Comment ça tu me quittes ?
Héra – Parce que j’en ai marre de toi, comme ça tu pourras fricoter avec qui tu veux.
Zeus semble réfléchir un instant puis se met à sourire.
Zeus – C’est parfait en fait. Bon, il faut que j’aille régler quelque chose, n’oublie pas de me rendre les clés. Il sort en courant.
Odin – T’as bien fait de le quitter.
Râ – Je suis d’accord.
Héra – Il faudrait que j’appelle Isis pour faire une soirée entre fille.
Râ – Il y a quand même quelque chose que je me demande depuis tout à l’heure. Comment ça se fait que tu sois encore amie avec Isis alors qu’elle a couché avec ton mari.
Héra – Parce que c’est moi qui lui ai demandé de le séduire.
Râ – Pardon ?
Héra finit son assiette puis se lève et sort.
Odin – Les déesses c’est quelque chose quand même.
Râ – Je suis d’accord.

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Le chantôme

« Mais puisque je te le dis, toute l’école en parle. fit un premier garçon.
– T’es sûr que c’est pas encore un truc pour Halloween. répondit un deuxième.
– Attends, je vais te montrer. » Il sortit son téléphone et il montra une vidéo. « Attends, c’est pas à côté de chez Gat ? fit le premier.
– T’as peut-être raison. » Ils s’approchèrent tous les deux d’un troisième garçon qui était seul dans son coin et lui montrèrent la vidéo. « C’est bien à côté de chez toi, non ?
– Oui, c’est la maison de ma grand-mère. Mais ça fait un an qu’elle est morte maintenant. » Les deux autres garçons se regardèrent. « Alors c’est vraiment un fantôme ! s’écrièrent-ils.
– Si vous le dites. » répondit Gat avant de retourner à son livre. Les deux autres garçons continuèrent à le fixer. « Vous me voulez quoi au juste ? demanda Gat.
– Bah que tu viennes voir avec nous ? » répondirent-ils. Gat poussa un soupir. « J’ai pas que ça à faire. » répondit-il sèchement. L’un des deux autres garçons prit son livre. « Rends-moi ça ! protesta Gat.
– Alors t’as qu’à venir avec nous !
– Vous êtes chiants. Vous avez qu’à être là-bas à dix-huit heures ce soir et c’est bon. » Les deux autres garçons semblait sourire sournoisement. « À ce soir alors ! » firent-ils en embarquant le livre de Gat. « Et mon livre ? » murmura t-il.

Le vent soufflait fortement et d’épais nuage gris assombrissaient le ciel. Gat finit par arriver devant la maison en question. « T’es en retard Gat ! râla l’un des garçons.
– Vous croyez que c’était simple d’avoir la clé ? » protesta t-il. Les deux autres garçons se mirent à rire. « Allez, ouvre la porte. » Gat soupira puis ouvrit la porte de la maison avant qu’ils ne pénètrent tous les trois. « Attends je vais filmer. » fit l’un des garçon en prenant son téléphone. Il commença à balayer la pièce de droit à gauche avec la lumière de son téléphone. « Vous voyez bien qu’il n’y a rien. fit Gat.
– Dis que tu as juste peur, c’est tout. » Gat soupira puis s’approcha de la cheminée où se trouvaient des photos et se saisit de l’une d’entre elle. « Ça va déjà faire un an. » fit-il d’une voix mélancolique. Ils continuèrent à avancer mais ne trouvèrent rien de probant jusqu’à ce que le bruit d’une casserole qui tombe par terre ne les fasse sursauter. « Alors il y a vraiment un fantôme ? » fit l’un des deux autres garçons. Il commença à chercher son compère mais ne le vit pas et sans ajouter un mot sortit de la maison en courant, laissant Gat seul. Ce dernier soupira. « Quelle bande de froussards. » Ils se dirigea vers la cuisine et examina la casserole qui venait de tomber. Il finit par rapidement trouver qui était le responsable du vacarme. « Miaou ? » fit un chat. Gat se tourna vers lui puis commença à s’approcher de lui. À sa grande surprise, le chat se laissa approcher puis caresser. « Mais par où est tu entré ? » demanda t-il. Il regarda autour de lui et vit que la fenêtre de la cuisine était ouverte. « C’est donc toi qui faisait tout se bruit. » Il prit le chat dans ses bras puis sortit de la maison.

Quand il arriva devant chez lui, sa mère l’attendait. « Tu étais passé où ? demanda t-elle.
– Heu… » répondit timidement Gat. Elle vit le chat que tenait son fils dans ses bras. « C’est le chat de Maman. » fit-elle en le regardant. Elle se tourna vers son fils. « Qu’est-ce que tu es allé faire chez ta mamie ? » cria t-elle. Ils rentrèrent à l’intérieur et Gat raconta toute l’histoire. « Attends, je vais appeler leurs parents, tu vas voir ! fit la mère.
– Je pense pas que ça vaille la peine. » Il posa sur la table le téléphone que l’un des deux autres garçons avait oublié et montra la scène où ils fuient en courant. « Tu devrais pas jouer avec ça Gat. fit-elle. Je sais que c’est tentant, mais. » Gat resta silencieux. « En attendant, je suis surpris qu’il soit toujours en vie. On voulait le récupérer après la mort de Maman, mais on ne l’avais pas trouvé, il devait être dehors à ce moment-là. » Elle caressa le chat qui se mit à ronronner. « L’important c’est qu’il aille bien maintenant. » Elle resta silencieuse pendant une bonne minute avant que le téléphone ne se mettent à sonner. Gat s’en saisit et décrocha. « Heu allô Gat. fit une voix.
– Oui, tu as laissé tombé ton téléphone tout à l’heure.
– Oui je sais, tu pourras me le rapporter demain à l’école ?
– Je sais pas, vous ne m’avez toujours pas rendu mon livre. » répondit-il sèchement. L’autre garçon ne répondit rien puis finit par dire au revoir avant de couper. « Je crois qu’ils ont eu ce qu’ils méritaient. » fit sa mère. Gat chercha la vidéo dans le téléphone puis l’effaça pendant que le chat montait et s’installait sur ses jambes.

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Nuit

Il fait nuit.
Il n’y a pas de bruit.
Il est seul.
Il a l’air apeuré.
Est-il suivi ?
Est-il pourchassé ?
Lui seul le sait.
Il regarde partout.
Comme si la mort allait sauter sur lui.
Il se met à courir.
Il a envie de crier.
Mais le silence se fait le plus fort.
Il continue à avancer.
Que peut-il faire ?
Que va t-il faire ?
Il s’arrête.
Il a le souffle coupé.
Il lève les yeux au ciel.
Vers se réverbère qui l’éclaire.
Il veut pleurer.
Il se retient.
Tant bien que mal.
Il repart.
Lentement.
Il est désespéré.
Et puis il se met à sourire.
Il s’accroupit et tend les mains.
Un petit chat s’approche.
Il l’attrape.
Se frotte à lui.
Il semble heureux.
Il se relève.
Il se dirige vers sa porte.
Le chat saute et s’enfuit.
Il soupire.
Il veut crier.
Il se remet en route.
Et s’enfonce derechef dans la nuit.

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L’école des aventuriers (partie 51)

La pluie tombait averse quand ils arrivèrent devant chez Romain. Il descendit accompagné de Sacha. « Je vais livrer ça à Azzurro » fit Lucas. Il fit un signe de la main puis ils rentrèrent tous les deux à l’intérieur. « Ah, vous êtes enfin rentrés. » fit la mère de Romain en les voyant arriver. Ils acquiescèrent d’un hochement de tête. « Alors tu vas repartir à Artes ? demanda sa mère.
– Apollon t’as déjà appelée ? demanda Romain.
– Évidemment, après la scène que je lui avais fait la dernière fois, il a intérêt ! » répondit sa mère en riant. Ils rentrèrent tous les trois à l’intérieur. « Allez mettre vos affaires dans la corbeille, je vais m’occuper du reste. » Les garçons montèrent puis allèrent vider leur sac. Quelques secondes plus tard, la mère de Romain arriva. « Tu m’aides ? » demanda t-elle. Romain alla l’aider puis retourna dans sa chambre. « Tu vas faire quoi ? demanda Romain.
– Je sais plus. Même si pour être honnête, je doute que son offre soit réellement refusable. » Romain s’assit sur son lit. « Après je suppose que ça sera plus pratique de prendre une location pour trois avec Lucas. fit Romain.
– Je peux te demander quelque chose ? » l’interrompit Sacha. Romain leva la tête. « C’est juste que je ne suis pas et ne serai jamais un membre de votre trio.
– On peut plus vraiment parler de trio aujourd’hui. répondit Romain. On ne reverra probablement plus beaucoup Maxence, et pour être honnête, j’ai pas vraiment envie de remettre les pieds là-bas. » Il soupira avant de s’étaler sur son lit. « J’aurais dû rester auprès d’Apollon depuis le début.
– Pourquoi t’es allé là-bas alors ? demanda Sacha.
– Bonne question. Je ne me sentais pas bien à Artes et j’avais envie de revenir ici, et Apollon m’avait dit de tenter cette école. » Il marqua une pause. « Dans le fond, j’ai vécu des choses incroyables, mais je sais pas si je voudrais refaire ça. » Son téléphone se mit à sonner. « Allô ? fit Romain. Ah Lucas, t’as trouvé Azzurro ? OK, à plus ! » Il raccrocha. « Bon, au moins ça c’est fait. » Il se releva. « Ça te dit qu’on aille faire un tour au jardin ? » Sacha le regarda, l’air perplexe, mais le suivi quand même.

« On dirait que la pluie s’est arrêtée. » constata Romain en sortant. Il se dirigea vers le fond du jardin et regarda de l’autre côté de la rive. « On dirait bien qu’ils ont rebouché.
– Le chemin depuis l’école. Tu espérais quoi ? » Romain se gratta la tête. « Je ne sais pas. Je suppose qu’il est difficile de se défaire du passé. » Sacha se posa à côté de lui. « Tu sais que j’ai des souvenirs de mon ancienne vie ?
– Pardon ?
– Conduttore m’avait demandé de ne pas en parler, mais bon. » Sacha soupira. « Des fois je me demande si je n’aurais pas préféré disparaître sur ce bateau.
– C’est à toi de faire ce que tu veux de ta vie tu sais. » répondit Romain. Sacha se tourna vers lui. « T’es pas censé me remonter le moral à ce moment là ?
– C’est juste que je me dis que chacun est libre de vivre comme il veut. Et mourir comme il veut. » Sacha le regarda. « Tu sais que tu fais peur des fois.
– Je suppose. Peut-être que c’est ce qui m’a le plus marqué là-bas.
– Pourtant ça t’embête de ne plus être avec Maxence et Lucas. » Romain resta à son tour muet. « Oui. » murmura t-il. « J’ai essayé de chercher une solution pour qu’on soit de nouveau tous les trois ensemble, mais il faut se rendre à l’évidence.
– C’est pour ça que tu voulais vérifier si Maxence pouvait se faire la belle par le tunnel.
– Absolument pas. » bafouilla Romain. Sacha éclata de rire. « Je te fais marcher. Je me demande comment va Katze ?
– Tiens, c’est vrai que ça fait un moment que je ne l’ai pas vu. On aurait peut-être dû demander à Azzurro s’il savait quelque chose. » La pluie se remit à tomber. « On ferait mieux de rentrer. » fit Romain. Sacha le suivit. « Qu’est-ce que vous faisiez dehors vous deux ? demanda la mère de Romain en les voyant.
– Rien, je voulais juste vérifier un truc. » répondit il. Sa mère soupira. « Dépêcher vous de rentrer, le dîner sera bientôt prêt. »

Après le dîner, ils remontèrent tous les deux vers leur chambre. « Romain, je peux te demander quelque chose ? demanda soudainement Sacha.
– Hein ? » Il se retourna. « Est-ce que ça te dérangerait qu’on retourne à l’école ?
– Pardon ? » répondit Romain stupéfait. Il ne répondit rien d’autres pendant de longues secondes. « Tu devrais demander à Lucas, certainement pas à moi. » Il se dirigea vers sa chambre et ferma la porte. La mère de Romain accourut en entendant le bruit. « Il y a un souci ? » demanda t-elle. Sacha redescendit. « Je crois que j’ai touché un point sensible.
– Oh ne t’en fais pas, il a tendance à se vexer pour un oui ou pour un non.
– Je sais, mais…
– Ne t’en fais pas. Il va juste cogiter et puis…
– Maman ! protesta Romain.
– On écoute la conversation des autres ? » le réprima sa mère. Il ne répondit rien puis retourna dans sa chambre. « Laisse le ronchonner. » Ils allèrent s’installer dans un coin du salon. « Je lui avais juste demandé s’il souhaitait retourner à l’école.
– Je comprends pourquoi il fait la tête alors. C’est un sujet sensible depuis qu’il est parti.
– Mais s’il reste comme ça…
– Sacha. Ce n’est pas ton problème. Il n’est pas idiot, il y ira de lui-même quand il sera décider.
– D’accord. » La mère pencha sa tête sur le côté. « Garnement, c’est pas la peine de te cacher, je te vois ! » Ils l’entendirent remonter à toute hâte avant qu’ils n’éclatent de rire. « Si tu veux je t’y conduirais, je suppose que tu as tes raisons de vouloir aller là-bas. » Sacha hocha la tête. « Ça résout le problème, allez maintenant va dans ta chambre, j’ai quelqu’un à m’occuper. »

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L’école des aventuriers (partie 49)

Quand Lucas ouvrit les yeux, il remarqua immédiatement qu’il n’était plus dans la chambre d’hôtel. Il se frotta la tête. « Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda t-il.
– Désolé, j’ai oublié de te prévenir. » fit une voix familière. Il se tourna et vit Sacha qui se trouvait à ses côtés. « Pour aller dans les bas-fonds d’Artes, on avait pas vraiment le choix.
– Attends, t’es sérieux ? Et où est Romain ?
– Ne t’inquiète pas, il est encore en train de dormir. Je lui avais dit qu’on aurait une surprise après avoir mangé, mais je ne pense pas qu’il s’attendait à ça. » Lucas s’approcha de lui et commença à secouer Romain qui se réveilla doucement. « Qu’est-ce qui se passe ? demanda t-il.
– Si je le savais, je te le dirais. » répondit Lucas. Il se tourna vers Sacha. « Je suppose que c’est un coup fourré d’Azzurro.
– Je savais pas non plus ! répondit Sacha. Il m’a juste dit qu’on devait aller au restaurant c’est tout ! » Lucas le regarda d’un air mauvais. « C’est pas la peine de me regarder comme ça ! » protesta Sacha avant de partir. Lucas se tourna vers Romain. « Ça va aller ? demanda t-il.
– J’ai l’impression d’avoir pris un bus. répondit Romain.
– Ne force pas trop.
– T’en fais pas, t’en fais pas. » Il se leva. « Où est passé Sacha ?
– Je sais pas. » Ils se mirent en route et commencèrent à errer dans les rues. « Je me demande comment on va sortir d’ici. fit Romain.
– Probablement de la même façon qu’on est venu. » Ils finirent par trouver Sacha qui semblait se tenir devant une forge puis y entrer. Ils le suivirent à l’intérieur, il y régnait une chaleur étouffante. « Ah, vous voilà enfin. » fit une voix. Ils se tournèrent et virent un homme d’un âge assez avancé. « Vous êtes là pour la commande d’Azzurro, il m’a dit que trois gamins devaient venir la chercher. »

Il se dirigea vers l’arrière-boutique et revint quelques secondes plus tard avec un grand sac. Il l’ouvrit et en révéla le contenu. « C’est des manches en or ? demanda Lucas en observant l’arme.
– Bien vu gamin. » Il se pencha vers lui. « Je suppose que c’est de toi qu’il parlait. » Lucas le retard d’un air interrogatif. « Il m’a dit que t’étais bon avec tes mains, et je suis à la recherche d’un apprenti.
– Pardon ? » s’esclaffa Lucas. Il se gratta la tête. « Je m’attendais pas vraiment à ça. Et c’est un peu soudain. » Lucas semblait perdu. « C’est pas la peine de donner ta réponse de suite. Mais bon, si c’est Azzurro en personne qui t’a recommandé, c’est qu’il doit avoir une bonne raison. » Lucas se tourna vers Romain et Sacha. « On peut pas choisir à ta place. répondit Romain.
– Pourquoi vous me sortez ça comme ça sérieux ?! » Il poussa un soupir. « T’en fais pas, tu seras nourri, logé et payé. » Il se pencha vers Lucas. « Je sais ce qui s’est passé. Azzurro est peut-être un vicelard, mais il n’est pas mauvais.
– Comment vous l’avez connu ? » demanda soudainement Romain. Le vieil homme éclata de rire. « Ça a été mon élève à l’école !
– Hein ? s’exclamèrent Lucas et Romain.
– Ne faites pas ces têtes, il a été étudiant comme vous avant. D’ailleurs c’était le roi des quatre cents coups avec Kuro et Rouge. » Lucas et Romain se regardèrent. « Sérieusement ?
– Oh que oui. Et bien plus que vous trois. » Il éclata de rire. « Lequel de vous deux est Romain d’ailleurs ? Il m’avait parlé de jumeaux. » Romain leva la main. « Azzurro m’a demandé de te présenter à quelqu’un, mais il va falloir attendre ce soir, je ne peux pas fermer la boutique comme ça. » En attendant, vous pouvez toujours allez faire un tour. Mais revenez avant qu’ils ne se fasse nuit, n’oubliez pas que nous sommes dans les bas-fonds d’Artes, alors ne venez pas pleurer s’il vous arrive quelque chose ! » Les trois garçons se regardèrent. « Du coup on va où ? demanda Sacha. » Lucas se tourna vers Romain. « Tu dois bien avoir une idée non, tu dois bien connaître la ville ?
– Il y a bien un endroit où je voudrais aller, mais pas sûr que ça vous intéresse.
– Fais ce que tu veux. » Sacha les regarda. « Je crois que je vais resté ici, c’est mieux. » Lucas et Romain se regardèrent. « C’est comme tu veux. répondit Lucas. On y va Romain ? »

Ils marchèrent de longues minutes dans les rues des bas-fonds. « Je me demande pourquoi Sacha n’a pas voulu venir. se demanda Lucas.
– Il doit probablement se sentir exclu. Après tout à la base notre trio, c’est toi, moi et Maxence. » Romain poussa un soupir. « Pour être honnête, j’essaye même plus de comprendre les gens, c’est beaucoup trop compliqué.
– Pourtant tu me connais quand même bien. répondit Lucas.
– C’est parce qu’on s’est beaucoup côtoyer aussi. Alors forcément au bout d’un moment, on finit par se connaître. » Il éclata de rire. « Peut-être un peu trop même. Ça faisait un moment que personne ne m’avait pas vu à poil. » Lucas éclata de rire à son tour. « Ça me manque des fois. continua Lucas mélancolique.
– D’une certaine façon, je préfère les choses comme elles sont aujourd’hui. Je suis peut-être pas fait pour être un aventurier. » Lucas s’arrêta net. « Je me doutais un peu que tu préfèrerais ça. fit-il en se grattant la tête. Mais je ne me fais pas l’idée qu’on ne sera peut-être plus jamais tous les trois ensemble.
– C’est malheureusement des choses qui arrivent. Les chemins finissent souvent par se séparer. Et parfois par se rejoindre. Qui sait, peut-être qu’on refera équipe un jour.
– Tu sais que tu me fais froid dans le dos des fois. On a bref l’impression que tu n’as pas de cœur.
– Vraiment ?! » s’exclama Romain en se grattant la tête. « Peut-être. » Il se retourna et ils se remirent en route avant d’arriver quelques minutes plus tard à destination.

« Qu’est-ce que c’est ? demanda Lucas.
– Tu verras. » Ils entrèrent dans la boutique. « Bonjour. fit une voix. Oh c’est toi Romain.
– Salut Apollon, ça faisait un moment. répondit Romain.
– Tu le connais ? demanda Lucas.
– Bien sûr, c’est lui qui m’a appris le dessin ! » Lucas regarda le propriétaire de la boutique. « Je vois que tu as amené ton camarade. Je suppose que tu es Lucas, Arès m’avait prévenu que vous étiez en ville.
– Arès ? demanda Lucas.
– Le forgeron. Il ne vous a pas dit son nom ? Ça lui ressemble bien. Quoiqu’il en soit, je pense pas que tu sois venu ici sans raison Romain. » Apollon le regarda. « Je crois que j’ai compris, inutile de me faire un dessin. Surtout venant de toi. » Lucas le regarda. « Je me dis que ça serait peut-être une bonne idée de revenir vers mon ancien maître.
– N’exagère pas, je suis pas le meilleur. Mais si c’est ce que tu veux. T’en as au moins parlé à ta mère cette fois ? » Romain se gratta la tête. « T’es irrécupérable. Ne t’en fais pas, je vais la prévenir, et puis bon je suppose que tu rentreras chez toi le weekend, sinon elle va devenir folle. » Romain se retourna vers Lucas. « Tu devrais accepter la proposition d’Arès. Et puis t’as rien à perdre à essayer. » Lucas se gratta la tête à son tour. « Tu me prends vraiment par les sentiments tu sais. » Romain éclata de rire. « Peut-être. Par contre on devrait se dépêcher, j’ai pas spécialement envie de traîner ici de nuit. » Ils saluèrent Apollon puis sortir de sa boutique.